dimanche 30 mars 2014

Psychanalysons nos pots de fleurs


Aujourd'hui quelqu'un de trés sage m'a dit: "Il ne faut pas faire découvrir à un animal quelque chose ( les promenades, les copains, le steak) que tu ne pourras plus lui donner régulièrement après. On ne souffre pas de ce qu'on ne connait pas. Regarde les chats d'intérieur, les poissons d'aquarium, il ne faut pas leur ouvrir la porte une fois puis jamais. Il ne faut pas avoir à faire marche arrière quand on offre une liberté".

Vu comme ça, "ne reprends pas ce que tu as donné" ça semble profondément juste et logique.
Mais bien sûr à une heure tardive moi je pose des question, les yeux sur mes pauvres bambous dans leur eau changée annuellement. 


Je ne pense pas que les plantes d'intérieur soient dans cette condition pour des raisons de protection contre les vilains prédateurs du dehors. Je crois même qu'elles savent se défendre.

J'avais justement un petit creux!
Et si c'est un cactus, hein?
Alors, quand mon poisson rouge me fait les gros yeux comment dois-je le prendre? Même si dans l'océan les poissons restent tout logiquement restent proches de leur lieu d'approvisonnement, pas mal d'eau tourne autour. On peut faire le tour de la planète sans bouger dans l'eau tant il y a de choses qui s'y déplacent.
Je veux sortiiiiiiiiiiiiir!

S.O.S
Alors qu'est-ce que je fais? Je lui explique bien gentillement que l'aquarium est un petit nid douillet, tiède, plus ou moins aèré et surtout protecteur. 
Finellement il a eu un infarctus un soir, j'ai pas compris.
Bref le "Connait pas regrette pas" ça me semble suspect. J'aurai bien téléphoné à Sigmund mais il m'a pas filé son portable et à cette heure-ci je suppose qu'il est en train de travailler, i.e de rêver d'un truc lamentable comme être en train d'enfiler des collants pour homme et soudain avoir des serpents dans les jambes. Bref le Psy qui fait pas Gnam est occupé. Dieu aussi je présume. Je suis donc obligée de m'en remettre à un déplorable acolyte: mon cerveau. J'ai pas encore lu le livre où Sigmund raconte qu'il a psychanalysé l'épicea de sa montagne natale, mais il a sûrement eu droit à quelques larmes de crocodiles déprimés.

Presque plus sérieusement j'ignore si Léonie est plus heureuse à partir en goguette sans arrêt et si Stella qui est largement plus casanière souffrirait qu'on la re-interiorise totalement.
Mes bambous pleureraient-ils si je les plantais dans le jardin? 



Les grands explorateurs, les voyageurs emploient souvent l'expression: "c'est géant, magnifique, inimaginable, irracontable" fascinés et abasourdis devant la beauté, lointaine ou pas, devant l'étrangeté, la différence, la grandeur, le calme ou la force, l'immensité, la clareté, les couleurs, ... le jamais-vu, jamais-entendu, jamais-dessiné, jamais-rêvé.
Oui, oui je t'écoute...


Quid des "Je veux" des marmots,  " j'ai besoin de ça: regarde, là, à la télé" i), les pleurnicheries dans les ambassades du Moi "ce qui m'a manqué c'est", "j'aurais eu besoin que", "si seulement...".
je suis captivé, si, si...


"Ne peut-on désirer/vouloir/attendre/espèrer que du Connu"? Et si oui alors comment les pédopsychiatres ont-ils établi les manques infantiles, parfoisposant l'hypothèse d'un manque de stimulations/réponses/échanges avec un enfant au stade foetal. N'avez vous jamais textuellement vécu une situation absolument inconnue qui vous était néanmoins familiere? En inversant la problématique n'avez-vous jamais souffert d'un manque parfois indéfinissable qui n'a été comblé qu'enfin dans une situation absolument nouvelle?
Peut-on objectivement pré-sentir, c'est à dire potentiellement regretter une situation ou un état inconnu?
Le chat d'intérieur connait-il la liberté dans ses rêves? Et si oui souffre-il cloitré pour autant ?
La plante verte qui vous fait de si jolies fleurs, sans avoir l'intention de relever feuilles et partir à pleines racines (c'est une situation extrêment rare, même dans la nature) regrette-t-elle quelque chose? désire-t-elle? ou ne sait-elle que s'adapter?
arbre à l'état sauvage
(Elle se plait mieux ici, on dirait, à côté de la fenêtre elle avait trop froid. Si je la remets elle aura encore trop froid. Regrettera-t-elle la place près du soleil pour autant????????????) 



Et moi? Est-ce que je regrette le Désert parce que j'ai vu le Désert? Est-ce qu'on voyage parce qu'on a voyagé?


 Voyage-t-on avant d'avoir voyagé? L'inimaginable existe-t-il? Qu'est-ce que le réel? Et Bla Bla Bla

En apparté: Il est minuit Docteur Schweizer et le monde est pas plus avancé. On me dit souvent débranche. moi je me demande surtout comment ça se fait que les autres se posent pas les mêmes questions. J'aurais voulu grossir le trait, mais la plus crétine, la plus vaine, la plus dispendieuse ou déplorable question évoquée ici fait partie des miennes.

illustrations trouvées sur http://bullies

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