labour day ou la violence du jardin

Qui a dit que jardiner rapprochait de la nature? à coup de rateau, aèrateur de gazon, binette, griffe et autre instrument magique arracheur de salade-à-la-con nous avons attaqué le jardin de devant. Actuellement il a des airs de sous-bois labouré par une horde de sangliers en folie se prenant pour une troupe de fantassins  napolèoniens ou, mieux, de Huns à l'assaut de la terre. Les brins d'herbe rescapé de ce qui fût pelouse gisent avec la tristesse des amours passées noyées de glaise et de haine. C'est le mot de ce que m'inspire ce chantier lorsque je prélève un à un les indésirables aux fleurs jaunes, hideuses de leurs promesses de graines et cet espèce de @#~~}= de turbecule aux tiges laidement feuillées, du berk en boite profond comme la rancoeur qui réveillent des "dégage de mon jardin conn...!", "ah! je t'ai eu, gicle en enfer!"
Sérieusement je me sens animée de cette étrange violence que j'observe généralement au volant!! Une nuit sur mes courbatures et mes mains griffées me rendra sans doute plus posée et je jetterais un sabot plus posé sur la terre de mes élans ancestraux de désharbage au naturel parce que les saletés chimico-toxicos ça ne pendra pas ici. De la sueur, de la sueur et peut-être parfois un écart de verbe mais pas d'effroi: je caresse et preserve tous les rubans roses qui se tortillent sous le nez des chats trop contents de nous voir toutes les deux dehors, luisantes de pluie qu'on avait oubliée tant le bonheur de fourrager dans leur jardin chéri (par les chats), enfin, après des mois de livres et de canapé nous voient prendre à bras le corps le travail que cette terre réclame!
Nous cherchons quelle fleur planter à la mémoire de Bambou et Zoé dans ce qui fût leur coin préféré: au soleil, à l'Est, à côté du persil et d'un grand cyprès. Tulipe orange et noire pour rappeler leur robe écaille-de-tortue? (à priori un peu toxique, mais ici elles ont pas touché au muguet, narcisse, laurier etc...)
ou coeur de marie?