Hier le frère d'un roi d'europe a défrayé les sarcasmes en expliquant son rêve: "j'aimerais pouvoir parler avec tous les animaux du monde, oui, parler à un Poulpe ou à une Mouche surtout."
il est pas tout jeunot, il est pas tout beau, il a eu ses frasques, ouaips, mais il a aussi eu ces mots.
Outre qu'il est passionné d'éthologie depuis ses premiers jours et qu'il a crée une Fondation pour aider et défendre les animaux et des personnes en situation précaire possèdant un animal, moi il m'a pas fait rire.
j'ai pensé simplement "moi aussi!"
Les animaux sont extraordinaires: ils sentent, ils voient, ils écoutent, ils touchent, ils goûtent ce monde qu'ils "entendent" et "comprennent" sans être embourbés dans nos pataugements de langage et nos ceintures de plomb de préjugés, de peur, notre besoin de maitrise. Bien sûr leurs contacts entre eux ne sont pas forcément les plus fraternels, ils sont brutaux, sauvages, instinctifs mais prennent ils une place plus grande que celle qui leur suffit à survivre en sécurité et se perpetrer?
J'espère ne pas faire d'anthropomorphisme parce que ce ne serait pas leur faire honneur. simplement moi aussi, souvent, je voudrais perdre le langage, oublier ma voix, ouvrir mes yeux, tendre la main et oser toucher, goûter sans peur que ce soit du poison, entendre la sève et les coeurs battre, et obtenir le 6ème sens qui est encore plus magique que des ailes: "l'entendement de tous les êtres vivants" avec tout le respect de leur vie, leur non besoin de moi, leur place, leurs territoires, leur intégrité, leur espace mental, affectif et physique, leur différence et leur propre voix, trouvant ma voie parmi un équilibre toujours en mouvement, un océan d'échange sans monnaie. Bien sûr il y aurait des quêtes et des pouvoirs, des luttes et des défaites, des morts, peut-être, forcément, la mienne pas plus grave que celle de la mouche, du poisson.
Du naturel, rien que du naturel. "Thon au naturel, pêché en mer libre, boite de 180g" Bio comme Baupiquet!
riez de cet instant lyrique où je ne me berce pas de rêves, où je ne me prends pas au sérieux.
n'empêche que dans leur regard à toutes, je lis l'essentiel.
ah , mes petites "filles" pas humaines, qui m'apprivoisent à la manière du Renard du Petit prince, comme je suis heureuse que vous laissiez approcher, que vous veniez me chercher
que toi, Boubou, à force de patience mutuelle, je sais ce quand tu attends le Gros Calin du soir où tu me permets après t'avoir brossée de te caresser doucement, longuement, jusqu'à t'endormir!
que toi Izu tu éclates de rire quand je te frictionne pour te sécher, que tu roules sous mes doigts dans l'herbe en me pretant ton flanc, que tu me suis du regard sans arrêt, attentive à mes gestes, mes soupirs!
que toi Léonie, tu chantes toujours avant de t'endormir, tu roucoules et te pelotone dans les jambes, sous le drap, à l'abri dans les rêves de Valèrie alors que mon coeur sourit de pouvoir enfin m'endormir puisque vous êtes réunies.
Alors toi, le poulpe ou la mouche, passe à la maison un de ces soirs, on discutera autour d'un verre!
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