La Nuit

Que c'est bon les petits matins à potron-minet, quand la nuit est encore là, qand rien ne bouge et qu'on regarde frémir son lait avant qu'il monte, c'est tellement rigolo de surveiller du lait (sauf si il déborde bien sûr, là c'est nettement moins marrant) et y rajouter du café.
Les chats sont sages et l'immeuble se tait, on est la seule lumière allumée, ou une bougie? On fait tout à pas feutrés pour laisser dormir la femme de sa vie et on se berce doucement de ses petits soupirs d'aise d'un sommeil bien mérité, on se demande si elle fait de jolis rêves vu que le notre était today pas génial (comparaison de blattes et de cafards qui nous on envahit, ça fait du bien de se réveiller d'un anerie pareille et pas cool).
J'aime la nuit, j'ai toujours eu l'impression que c'était du temps qui n'appartenait vraiment qu'à moi sans que personne ne le sache, je l'ai peuplée de petits déjeuners très calmes ou de grandes tasses de thé, de peinture à minuit, de livres dévorés, de balades dans la neige les yeux fixés sur Orion et bien sûr ma complice la Lune. Tout se tait et comme j'aime ce silence incomparable. Le jour ça courre, ça s'énerve, ça bouge, c'est mieux la paix.
Quand j'étais jeune j'ignorais la fatigue et je pouvais la peupler entièrement d'activités "volées au temps", seule ou accompagnée pour des discussions à bâtons-rompus par exemple. Evidemment loins sont les jours où j'enchaînais nuits blanches sur nuits blanches, hé oui j'ai vieilli, qu'importe: c'est pas si mal de dormir aussi, poser sa tête rompue de fatigue sur le délicat oreiller, s'enrouler dans la couverture et se laisser conduire par le marchand de sable dans les bras de Morphée en attendant des rêves incroyables (marcher sur l'eau, se baigner dans une piscine de champagne rosé...) à tout bien réfléchir c'est peut-être aussi ça un "deuxième jour": les rêves!
Racontez-moi vos nuits...