samedi 30 mai 2009

voyage au clair de lune

Et nous serions parties, fuyants comme des voleuses, dans le coeur de la nuit, poursuivant les étoiles. Et nous aurions posés nos valises trop pleines ou trop légères, sous des cieux plus obscurs bercés par un murmure.
Nous serions seules maintenant à fouler à pieds nus un sol si précieux que notre coeur tant aime, fascinées par le jeu de celle tant attendue, qui va et vient pour nous, déposant en riant, doucement comme toujours, sa fraîcheur et son sel. Ensuite seulement, peut-être, au bout de quelques heures, au moment où ne traîne plus aucun âme espionne. Oh! heure bénie des cieux, dans la grâce du chant, nous aurions décemment retourné vers l'hôtel, main à main, en cachette, échangeant ces si rares et précieux baisers qu'enfin! nul ne juge...
Nous voici épuisées, partageant les mêmes rêves dans des draps blancs propres et vieux, froissés par le sommeil. Nous sommes si bien qu'avant, inconsciemment ou non, nous avons laissé choir, au pied du lit, peines et peurs et toutes ces pierres du coeur que l'ordinaire traîne.
Là nous voici au temps que les autres appellent le "matin". Seul un soleil taquin et le bruit étouffé de voisins inconnus qui se pressent à descendre vers la pièce toujours drôle où tintent les coupelles, d'accord mais seulement après notre douche et une petite grillée, dehors ou par la fenêtre.
Vite un bon café noir qui brûle un peu les lèvres, et la danse rouge orange des fruits fraîchement pressés. Je volerais une pomme, bien sûr, un yaourt peut-être, mais dans l'odeur du pain qui croustille et parfume ce lieu je préfère simplement boire à satiété. Ma Douce chantonne un peu: nous sommes impatientes, il y a peu de temps, vite, vite courir vers celle que notre coeur aime.
La grande bleue s'offre à nous et c'est à marée pleine. Un instant fascinées par son souffle et j'y cours sans même y réfléchir. Déjà je suis dans l'eau et je nage sans fin même si elle est froide...

Mais c'était un doux rêve et me voici ici, tôt et seulement un jour de semaine; qu'importe! le sourire sur mes lèvres encore traîne...Tout est réalisable, un caprice mutuel et nous repartirons ce soir ou un autre, peu m'importe, vers ce petit hôtel qui nous promet que bientôt nous serons... à la mer....

2 commentaires:

  1. Quel joli rêve, on s'y croirait...
    c'est décrit d'une façon merveilleusement poétique,et je vois mes Fées prés des moutons blancs qui viennent lécher leurs pieds et je m'émeus...je suis là, toute rêveuse, avec vous, et bien éveillée...
    bisous

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  2. C'est un bien joli rêve en effet! Des rêves comme ça il faudrait en faire toutes les nuits!!

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